Aller d’exil en exil. La “grande errance” dans La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr

Autori

  • Liana Nissim Università degli Studi di Milano

Parole chiave:

Mohamed Mbougar Sarr, exil, retour, dénégation, errance

Abstract

Cette étude analyse le thème de l’exil dans le roman La plus secrète mémoire des hommes que l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr dédie à Yambo Ouologuem, grand auteur malien, prix Renaudot en 1968 pour Le devoir de violence. Cet ouvrage, reconnu aujourd’hui comme un chef-d’œuvre, lors de sa publication, fut retiré du marché et supprimé du catalogue de la maison d’édition Seuil. L’écrivain, en effet, après avoir connu le succès, fut accusé de plagiat, attaqué et injurié par la presse. Profondément bouleversé, il se retira dans son village natal où il vécut dans un isolement total jusqu’à sa mort en 2017. Yambo Ouologuem est sans aucun doute le modèle de l’écrivain sénégalais T. C. Elimane, (également accusé de plagiat), qui hante le narrateur principal, le jeune écrivain Diégane Latyr Faye décidé à tout prix à découvrir son histoire et son sort. Plusieurs narrateurs, des écrivains réels tel Gombrowicz et d’autres fictifs, dans un emboîtement extraordinaire s’évertuent à reconstruire la vie et le destin d’Elimane, vrai protagoniste du roman, même s’il est absent puisqu’il a mystérieusement disparu depuis longtemps. L’écrivain s’avère ainsi être l’archétype total (départ, errance, retour) auquel se réfèrent, chacun à sa manière, les exilés du roman. Plusieurs personnages ont vécu ou vivent encore dans cet l’état d’exilés et chacun médite sur sa propre expérience. Au fur et à mesure qu’on découvre leurs témoignages, on se rend compte que l’exil n’est au fond qu’une épreuve particulièrement intense, extrême, de ce qui compose en réalité l’état de malaise et de solitude de tout homme dans le monde, jusqu’à l’issue fatale de la mort. Toutefois cette âpre initiation peut parvenir à un accomplissement harmonieux, si on comprend et on accepte une vie éclairée par le lien indissoluble entre le passé et le futur.

Downloads

Riferimenti bibliografici

Césaire A. (1938, 2014): Cahier d’un retour au pays natal. Paris: P.U.F.

Courtin Ch. (2021): L’imaginaire étoilé de Mohamed Mbougar Sarr. Mediapart. Tiré de https://blogs.mediapart.fr/christophe-courtin/blog/121121/l-imaginaire-etoile-de-mohamed-mbougar-sarr (Consulté le 12/10/2021).

Michel N. (2021, 4 novembre): Prix Goncourt 2021: Mohamed Mbougar Sarr, la littérature et la vie. Jeune Afrique. Tiré de www.jwunwafrique.com/1233697/culture/prix-goncourt-2021 (Consulté le 23/02/2023).

Nissim L. (2023): Personne ne peut éclairer tout ce tableau (Les pistes infinies de La plus secrète mémoire des hommes). Ponti/Ponts, 23, pp. 17-45.

Sarr M.M. (2021): La plus secrète mémoire des hommes. Paris / Dakar: Philippe Rey / Jimsaan.

Downloads

Pubblicato

30.12.2024

Come citare

Nissim, L. (2024). Aller d’exil en exil. La “grande errance” dans La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr. Oltreoceano - Rivista Sulle Migrazioni, (23), 115–125. Recuperato da https://riviste.lineaedizioni.it/index.php/oltreoceano/article/view/490

Fascicolo

Sezione

Francophone Literatures