Les eaux hantées du Congo dans Lumières de Pointe-Noire (2013) et Petit Piment (2015) d’Alain Mabanckou
DOI:
https://doi.org/10.53154/Oltreoceano86Parole chiave:
Mabanckou, océan, autobiographie, Congo, souvenirsAbstract
Le retour au pays natal en 2011 est l’occasion, pour Alain Mabanckou, d’écrire deux textes dont les intrigues se situent dans sa ville d’origine : Lumière de Pointe Noire (2013), récit autobiographique, et le roman picaresque Petit Piment (2015), dont le protagoniste est un enfant orphelin qui parcours les rues labyrinthiques de Pointe-Noire. Les deux textes évoquent la légende de Mami Wata, une sirène tantôt maternelle et sensuelle, tantôt enchanteresse mortelle, une créature aux origines anciennes qui peuple les croyances congolaises et hante les mers avec d’autres esprits surnaturels. Dans Lumière de Pointe-Noire, l’espace aquatique, évoqué à travers les souvenirs du passé de Mabanckou, demeurait interdit aux jeux enfantins en raison de sa magie agissant sur les hommes. À l’aide de photographies, qui enrichissent la lecture et de l’art cinématographique, dont les références sont disséminées tout au long du récit, l’auteur nous plonge dans un épisode sinistre où la mer est la protagoniste meurtrière. L’écrivain évoque les prohibitions qui lui avaient été imposées pendant son enfance et la peur entourant l’océan tout en posant son regard critique d’adulte sur ces légendes populaires. De même, le mythe de la sirène et le danger de la mer sont racontés dans Petit Piment : ici, la créature est une figure assassine qui capture les pauvres orphelins en les entraînant dans les abîmes des eaux. L’auteur se sert de la fiction romanesque pour dénoncer ironiquement, le système éducatif et les croyances populaires. Mabanckou réélabore ainsi, dans son roman picaresque, ses souvenirs d’enfance associés à l’océan, et filtre ces croyances par le regard naïf de l’orphelin, ce qui permet une superposition de l’auteur – enfant – et de son protagoniste. Enfin, le personnage de Doukou Daka, instituteur de Petit Piment, émerge de la narration comme figure positive qui incarne la voix de la raison, et qui rassemble à l’auteur lui-même adulte de Lumière de Pointe-Noire.
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